25,00 

176 pages
60 dessins et gravures reproduits en couleur
50 photographies noir et blanc
format à l’italienne : 17×24,2 cm
couverture souple

avec l’aide du groupe RADO
et de la région Limousin Aquitaine Poitou-Charentes

ISBN : 978-2-3736700-5-9
date de parution : 3 novembre 2016

Adrien Malcor, Fanny Béguery

Enfantillages outillés
Un atelier sur la machine

Description

 

« Dessine une machine et essaie de montrer non pas seulement à quoi elle sert, mais comment elle fonctionne. Tu ne sais pas ? Alors imagine. » Telle est la proposition que deux artistes, Fanny Béguery et Adrien Malcor, ont faite à des enfants de 4 à 10 ans dans trois écoles primaires de la vallée de la Dordogne, à l’invitation de Peuple et Culture Corrèze.

Enfantillages outillés est un livre de dessins d’enfants et sur le dessin d’enfant. Il comporte deux volets : une partie composée des dessins et photographies réalisées par les enfants pendant l’atelier, accompagnés des paroles des enfants, de leurs dialogues avec les artistes, et de récits et descriptions ; puis un texte, dans lequel Adrien Malcor analyse les enjeux de l’expérience, en mobilisant l’histoire de l’art, la psychologie de l’enfance et la philosophie des techniques. Les généralisations théoriques viennent donc après une tentative pour restituer certains processus créateurs individuels et collectifs. Il s’agit, comme Célestin Freinet en son temps, de porter la richesse de la pensée enfantine dans l’espace public. L’enfant pense, il n’est pas que pensé par les adultes. L’art est « agi » ; il se regarde et s’analyse aussi. Enfantillages outillés présente, à ce titre, une approche renouvelée de l’art des enfants et, peut-être, un regard nécessaire sur notre environnement technique.

Enfantillages outillés est un livre de dessins d’enfants, comme on dit un livre d’images, à ceci près qu’il montre aussi des écrits, des jeux à la photocopieuse, des photographies et de la gravure. Ces travaux sont issus d’un atelier mené par deux artistes, Fanny Béguery et Adrien Malcor, avec quarante enfants de 4 à 10 ans, élèves à Hautefage, Saint-Martin-la-Méanne et Marcillac-la-Croisille, dans le cadre d’une résidence du groupe RADO organisée par Peuple et Culture Corrèze. Les deux artistes ont proposé aux enfants de s’intéresser aux machines, celles de leur quotidien et celles des grands ensembles hydroélectriques proches de leurs écoles. La relative diversité des outils et pratiques révèle, chez les enfants, une diversité plus grande encore de gestes, de rapports à l’objet, à l’espace, au langage.

Au fil des pages, certains travaux sont accompagnés d’un texte – dialogue, description ou récit –, mêlant les mots de l’enfant qui a dessiné ou photographié, les réactions de ses camarades, et les mots de deux artistes, qui furent leurs interlocuteurs, mais aussi les spectateurs de leurs gestes. Le rôle de ces textes rejoint celui du montage : ils rappellent un élément de contexte ou un événement de l’atelier, soulignent le tour singulier d’une pensée d’enfant, une incohérence amusante ou une cohérence intrigante. Ces textes voudraient provoquer la curiosité du lecteur, son goût du détail, ses ressources de rêverie, et valent moins par leur contenu – ce que l’enfant a voulu faire, ce que nous voulons voir – que par la qualité d’attention dont ils témoignent.

Le livre se conclut par un essai d’Adrien Malcor, intitulé « Le parti pris des ultra-choses », qui replace l’idée et les résultats de l’atelier dans l’histoire de la pédagogie et de la psychologie (Freinet, Piaget, Wallon), de la philosophie des techniques (Simondon), du dessin d’enfant et de l’art moderne (Luquet, Pernoud, Perret, Chevrier, Kandinsky, Klee, Benjamin, Michaux, Beuys…).

Reproduits en couleur et en pleines pages, dans un format à l’italienne, les dessins transmettent directement leur énergie vitale ; le lecteur peut les regarder dans leurs moindres détails et repentirs, dans l’éclat de leurs couleurs, dans les traces noires que les poignets ont laissé traîner sur la feuille. À une période de l’enfance caractérisée par un attrait spécial pour les machines, le dessin ressortit à un « réalisme intellectuel » : l’enfant dessine ce qu’il sait d’un objet plutôt que ce qu’il en voit. La part de l’observation n’en est pas moins essentielle dans l’acquisition du savoir, et l’on devine vite l’intérêt d’une pratique qui combine dessin et photographie. Cette combinaison originale, qui propose de voir des relations entre la prise de vues et le tracé – entre l’enregistrement mécanique, l’ »inconscient de la vue » et le geste – ouvre des questions passionnantes concernant les accroches perceptives et les mécanismes mnésiques des enfants.

Dans le paysage éditorial actuel, on repère trois types de livres sur le dessin d’enfant (et à peu près rien sur la photographie faite par des enfants) : ceux de psychologues ou psychothérapeutes qui font du dessin un indicateur du développement psychophysiologique individuel (beaucoup se focalisent sur le phénomène du « gribouillis » ou du « bonhomme ») ; des recherches d’histoire de l’art sur l’intérêt des avant-gardes pour le dessin d’enfant ; des manuels pédagogiques qui apprennent à faire dessiner les enfants. Enfantillages outillés ne rentre pas dans ces catégories, il est un livre sur le dessin d’enfant et un livre de dessins d’enfants. Nulle idéalisation de la spontanéité enfantine n’habite cet ouvrage, mais une curiosité intellectuelle et sensible pour des formes qui relèvent chez les enfants d’une écologie générale (psychologique, technique et sociale) et, peut-être, de l’art.

 

sommaire

 

 

Présentation
par Fanny Béguery et Adrien Malcor

 

I. Montage des dessins, photographies et gravures réalisés par les enfants, associés à leurs mots, à des dialogues entre enfants et aux récits des deux artistes

– premier atelier : dessin, photocopie
– deuxième atelier : photographie, dessin
– troisième atelier : gravure

 

II. « Enfantillages outillés. Le parti pris des ultra-choses »
par Adrien Malcor

extraits

 

extraits

Ce PDF comprend la présentation par les deux artistes, quelques extraits du montage des dessins et photographies réalisés par les enfants, ainsi que le début du texte « Enfantillages outillés. Le parti-pris des ultra-choses » d’Adrien Malcor.

auteurs

 

« Enfantillages outillés », avant d’être un livre, fut le nom de l’atelier mené par Fanny Béguery et Adrien Malcor à l’intérieur du projet collectif du groupe RADO intitulé Ce qui ne se voit pas. Ce projet, issu d’une invitation de Peuple et Culture Corrèze, puis d’une commande publique du Centre national des arts plastiques (Cnap), a donné lieu à une double exposition en 2014, à Tulle et au Centre international d’art et du paysage de Vassivière.

Fanny Béguery (née en 1984) et Adrien Malcor (né en 1981) sont tous deux diplômés des Beaux-Arts de Paris et membres du groupe RADO. Fanny Béguery est photographe et musicienne, elle a conduit un atelier photographique dans un hôpital de jour avec des enfants, et un autre dans une école de Saint-Ouen ; Adrien Malcor s’est orienté vers une pratique d’écriture et de recherche au croisement de l’histoire de l’art, de la littérature et de la philosophie (il a mené des recherches sur les œuvres de James Joyce, Charles-Louis Philippe et Gilbert Simondon, entre autres). Cet atelier et ce livre sont le résultat de leur complémentarité. Ils vivent respectivement à Aubervilliers et à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Les auteurs des dessins, photographies et gravures sont quarante enfants de trois classes primaires dans les villages d’Hautefage, Saint-Martin-la-Méanne et Marcillac-la-Croisille, dans les environs d’Argentat, aux bords de la Dordogne.

presse

 

Entretien de Kirsten Murphy avec Fanny Béguery et Adrien Malcor, « Sur les milieux d’apparition des formes », revue Initiales, n°10, MM (Maria Montessori), novembre 2017.
Sommaire de la revue
Lire l’entretien

Adrien Malcor, réponse à l’« enquête sur l’art et la pédagogie », revue Initiales, n°10, MM (Maria Montessori), novembre 2017.

Sommaire de la revue

Didier Moreau, compte rendu dans le n°51 de la revue Le Télémaque. Philosophie – Éducation – Société, Presses universitaires de Caen, 2017, p. 169-172.

Julien Gautier, « Entretien avec Fanny Béguery et Adrien Malcor à propos des Enfantillages outillés« , revue en ligne Skhole, mars 2017 ; repris sur le site de Lundi matin, n°106, 29 mai 2017. Lire

Maud Hagelstein, « Note de lecture : Enfantillages outillés », Critique d’art. Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain, n°48, mai 2017

Nicolas Mathey, « Machines au commencement », L’Humanité, 27 avril 2017. Lire

Maroussia Raveaud, « Note de lecture : Un petit bijou étonnant et merveilleux… », Revue internationale d’éducation de Sèvres, n°74, printemps 2017. Lire

 

 

événements

Exposition Marelle à Montreuil
du 3 novembre au 17 décembre 2016

Une partie des Enfantillages outillés a été présentée dans le deuxième accrochage de l’exposition collective Marelle, conçue par Jean-François Chevrier et Élia Pijollet, au 116 – Centre d’art contemporain de Montreuil. Ce deuxième accrochage s’intéressait aux rapports art et pédagogie, et rassemblait des travaux d’artistes qui sont intervenus en milieu scolaire (Fanny Béguery et Adrien Malcor, Edith Dufaux, Claire Tenu)

– jeudi 3 novembre, 19h : vernissage
– samedi 5 novembre, 17h-20h : discussion dans l’exposition
– vendredi 18 novembre, 19h : table ronde « création artistique en milieu scolaire » à la Bibliothèque Robert-Desnos (14 bd Rouget-de-Lisle, M° Mairie de Montreuil)
– samedi 3 décembre, 17h : signature-rencontre autour du livre Enfantillages outillés

Le 116, Centre d’art contemporain
116 rue de Paris – 93100 Montreuil-sous-Bois

Pour plus d’informations sur l’exposition et le programme

 

Journée d’étude à l’ENSA de Limoges
les 23-24 novembre 2016

A partir des Enfantillages outillés, mais aussi avec des interventions de Sandra Alvarez de Toledo et de Federico Rossin.
Pour plus d’informations, consulter la p. 302 du livret de l’étudiant de l’ENSA

 

Présentations du livre en partenariat avec Peuple et Culture Corrèze

jeudi 24 novembre, 18h, à la librairie Page et Plume de Limoges
vendredi 25 novembre à 18h à l’école de Saint-Martin-la-Méanne
samedi 26 novembre à partir de 11h (et jusqu’à 13h) à la librairie Préférences de Tulle